Une histoire, une allégorie, un exercice physique que l’on peut partager sont des excellentes occasions pour construire une entreprise humaine. Le rugby est depuis plusieurs décennies source d’inspiration pour les entreprises et leurs leaders. De nombreux ouvrages en témoignent[1]. Cependant ceux-ci sont souvent centrés sur les valeurs, l’esprit d’équipe, le leadership. Le rugby et ses principes de jeu sont aussi très éclairants pour développer une culture individuelle et collective dans le travail quotidien.

Dans cet article et ceux le suivront, je décrirai comment les principes du jeu trouvent leur application dans le monde de l’entreprise.  Une inspiration pour tous les managers, même si ceux qui pratiquent ou ont pratiqué le rugby trouveront dans leur propre expérience de quoi enrichir les images que je vous propose.

Commençons par une réflexion toute simple. Nous parlons toujours de jouer au rugby et non de travailler au rugby même si le quotidien des hommes et des femmes ayant acquis le statut de professionnel de ce sport est fait de beaucoup de travail et d’abnégation. Cette façon de parler n’est pas réservée à l’ovale.

La caractéristique des sports que l’on joue est d’envoyer un objet tels une balle ou un ballon ou encore un palet ou un volant. On peut jouer au hockey, au football, au rugby ou à tout autre sport de balle mais on ne joue pas au cyclisme, au judo ou à l’athlétisme. Dans les sports que l’on joue seul ou à deux, la balle est renvoyée à l’adversaire (à l’exception du beach-volley). En revanche, dès que l’on est plus que deux, ce qui est un des trois critères pour définir une organisation, les joueurs se font des passes.

Pour une équipe, la balle est l’objet des échanges entre deux joueurs, qu’influencent les autres coéquipiers. On s’entraîne pour passer la balle dans les meilleures conditions possibles, dans l’esprit que la réussite collective prime. La qualité de la transmission qui permet au coéquipier de marquer est la clé des meilleures équipes. Dans tous les sports d’équipe, les joueurs sont reconnus pour leurs passes décisives, objet de statistiques parfois partagées au grand public comme une performance personnelle.

Au rugby, la passe est la clé du jeu, le premier geste que l’on apprend et que l’on continue sans cesse de perfectionner. Et comme me le partageait, une des premières cheffes d’entreprise à qui je partageais le modèle : « En plus le ballon est ovale, ce qui est bien le cas de l’objet de nos passes dans nos ateliers. »

Le rugby offre bien d’autres inspirations très spécifiques à ce sport. L’origine de celles-ci est parfois ignorée. Ainsi, les méthodes agiles, largement adoptées par les métiers de l’informatique, sont nées au Japon de l’observation du rugby. C’est pour cette raison que l’on parle de scrum et de run. Les Japonais y trouvaient l’image parfaite pour soutenir les projets d’amélioration continue. Le monde californien de l’informatique s’en est saisi au début de ce siècle, pour décrire un manifeste dont les principes respectaient assez bien les principes et valeurs du rugby. Puis, les succès des entreprises étant au rendez-vous, de nombreux consultants se sont emparés de la méthode pour en faire un outil de productivité, en oubliant certains principes fondateurs, dont la construction d’un esprit d’équipe comme, caractéristique nécessaire au succès.

J’accompagne les dirigeants d’entreprise dans la transformation de leur organisation pour qu’elle puisse développer un succès collectif durable dans un monde en mutation continue. Les articles présentés ici sont issus des livres l’Entreprise Ovale et font l’objet de séminaires destinés aux employés et managers. Pour toute information ou intérêt pour un séminaire ou un accompagnement personnalisé n’hésitez pas à me contacter.

Pour être notifié des prochains articles, n'hésitez pas à me communiquer votre email dans le menu nous contacter/votre message.  N'hésitez pas à également à partager votre expérience ou laissez un commentaire ci-dessous.  C'est en ce faisant des passes que l'on permet au jeu de progresser.

[1] A titre d’exemple :

« Legacy » de James Kerr traduit en français sous le nom « Les secrets des All Blacks » aux éditions Thierry Souccar

« L’esprit rugby » de Pierre Villepreux et Vincent Lafon aux éditions Pearson Education